Petits immeubles (XIX-XXe)

Ces immeubles sont bâtis à la fin XIXème et début XXème.

Le développement significatif des sites de production en manufacture-usine nécessite l’emploi et l’accueil d’un nombre croissant d’ouvriers. Ces sites étant implantés à l’écart des bourgs, les exploitants doivent prendre l’initiative de construire des logements pour leurs employés. Parfois, la motivation des dirigeants est philosophique ou philanthropique, mais elle répond surtout au besoin évident de tenir à proximité du lieu de travail ses ouvriers, afin qu’ils soient dans des conditions optimales de production (pas de long trajet le soir et le matin pour regagner son domicile, donc pas de retard et moins de fatigue).

Dans l’histoire du développement industriel, la création de logements peut également être une solution d’intégration d’une population étrangère demandée par l’entreprise pour ses compétences et qu’elle cherche à fidéliser. Ou encore une réponse à un mouvement social d’ouvriers contestant leurs conditions de vie et de travail.

Ces logements constituent une avancée en termes de confort.


DESCRIPTIONS

Systèmes et matériaux de construction

Quelle que soit la date de construction, le système constructif reste le même. Les murs porteurs et les murs de refend viennent diviser dans la longueur le bâtiment et reprendre le poids de la charpente et des planchers.

 

Les matériaux varient en fonction des époques de construction.

 

Au XIXème, les murs sont en moellons liés au mortier de chaux et enduits. On utilise des pierres issues de carrières proches pour constituer la structure porteuse de l’édifice.  Les moellons sont des pierres grossièrement équarries et posées en lits parallèles. Dans les murs en moellons, les chaînages, les soubassements et souvent les encadrements de fenêtres sont réalisés en pierres de taille. Ce matériau est plus dense et résiste mieux à la compression, c’est pourquoi il est employé aux endroits du mur soumis aux forces les plus importantes. Selon le bâtiment et l’époque de sa construction, ces pierres de taille sont plus ou moins équarries et travaillées.

 

Soubassement en pierres dures, Deluz (25). Base Mérimée IA25000591© Région Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

 

 

Ici, par exemple, la construction est assise sur un soubassement en pierres dures, plus denses, moins poreuses et plus résistantes à l’eau ou à l’humidité. Les éléments en pierres dures dans la partie basse de la construction sont donc rarement enduits.

 

Outre l’aspect fonctionnel, le soubassement fait partie de la composition de façade classique d’un bâtiment : soubassement (les pieds), corps de bâti, et attique (la tête).

 

  

 

15. Soubassement en pierres dures, Deluz (25)


La pierre de taille est rarement employée pour constituer des murs entiers dans ce genre de construction, car ce matériau implique un travail de taille et une difficulté de mise en œuvre plus importante que le moellon. Il est donc plus cher. Cependant, il arrive que certains bâtiments de logements ouvriers soient une reconversion de bâtiments plus anciens en pierres de taille. La pierre de taille est généralement une pierre dure, dégauchie, équarrie, et taillée pour devenir un parallélépipède. Un mur en pierres de taille est donc constitué de blocs de pierre sensiblement de même dimension, montés les uns sur les autres en lits parallèles. En principe, les joints verticaux sont réguliers et fins. Les pierres sont liées au mortier de chaux.

 

A la fin du XIXème et au XXème, les matériaux employés sont de plus en plus pré-industrialisés ; l’utilisation de machines standardise leurs dimensions. L’utilisation du ciment, du béton et des briques creuses de béton aggloméré se généralise jusqu'à devenir les matériaux les plus employés en maçonnerie aujourd’hui.

 

Les coursives des immeubles avec accès en pignon sont en bois pour les plus anciennes puis en ciment. Elles sont portées par des poteaux en bois puis en acier, et par des consoles en bois, ou en acier ou encore en ciment. Le système porteur de la coursive est également employé pour porter le débord de toiture qui la couvre.

 

Coursive et avancée de toiture portées sur consoles sculptées, Ronchamp (70). Base Mérimée IA70000151 © Région Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Coursive sur poutres consoles et avancée de toiture sur poteau métallique, Mélisey (70). Base Mérimée IA70000126 © Région Franche-Comté, Inventaire du patrimoine      

Avancée de toiture et coursive sur poteaux bois, Hérimoncourt (25). Base Mérimée PA00101653 © Région Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

 

18a, b et c. De gauche à droite. Coursive et avancée de toiture portées sur consoles sculptées, Ronchamp (70) / Coursive sur poutres consoles et avancée de toiture sur poteau métallique, Mélisey (70) / Avancée de toiture et coursive sur poteaux bois, Hérimoncourt (25)

 

A l’intérieur des logements, de nouveaux matériaux sont employés à la fin du XIXème et ils se généralisent au XXème : les carreaux de ciment, puis de céramique, les sols plastiques (linoléum). Ces matériaux lavables à grande eau s’inscrivent dans un courant de pensée sur le logement hygiéniste.

Les planchers et escaliers, en bois dans les constructions du XIXème, sont au XXème en béton armé et revêtus de carrelage ou de linoléum.

 

Les charpentes en bois restent traditionnelles.


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