Petits immeubles (XIX-XXe)

Ces immeubles sont bâtis à la fin XIXème et début XXème.

Le développement significatif des sites de production en manufacture-usine nécessite l’emploi et l’accueil d’un nombre croissant d’ouvriers. Ces sites étant implantés à l’écart des bourgs, les exploitants doivent prendre l’initiative de construire des logements pour leurs employés. Parfois, la motivation des dirigeants est philosophique ou philanthropique, mais elle répond surtout au besoin évident de tenir à proximité du lieu de travail ses ouvriers, afin qu’ils soient dans des conditions optimales de production (pas de long trajet le soir et le matin pour regagner son domicile, donc pas de retard et moins de fatigue).

Dans l’histoire du développement industriel, la création de logements peut également être une solution d’intégration d’une population étrangère demandée par l’entreprise pour ses compétences et qu’elle cherche à fidéliser. Ou encore une réponse à un mouvement social d’ouvriers contestant leurs conditions de vie et de travail.

Ces logements constituent une avancée en termes de confort.


DESCRIPTIONS

Volumétrie générale

Ces petits immeubles peuvent avoir deux types d’organisation en plan. Cette organisation dépend du mode de desserte des logements : en gouttereau ou en pignon.

 

Petits immeubles avec accès en gouttereau

La distribution des étages supérieurs se fait par l’intérieur. La porte d’entrée se situe sur le mur gouttereau, en travée centrale. Elle aboutit à un hall et l’escalier dessert les appartements par paliers. L’escalier se développe perpendiculairement au mur gouttereau.

 

Croquis schématique du mode de distribution. CAUE 25



























 6. Croquis schématique du mode de distribution

 

La volumétrie de ces bâtiments est parallélépipédique et simple. Ils possèdent un ou deux étages. Le rez-de-chaussée est surélevé de quelques marches afin de permettre l’éclairage naturel des caves. La composition de façade est symétrique, le bâtiment est homogène. Les logements sont disposés parallèlement et/ou perpendiculairement à la façade en fonction de leur nombre souhaité par niveau et s’il y a l’utilité, les combles peuvent être aménagés en dortoirs. Dans les premiers temps, les appartements se composent d’une cuisine et de chambres, et sont mis à disposition une cave et un grenier. Ces appartements sont destinés soit à l’ouvrier et à sa famille, soit à un groupe d’ouvriers colocataires.

Croquis de la volumétrie du bâti, Deluz (25). Base Mérimée IA25000591© Région Franche-Comté, Inventaire du patrimoine





















7. Volumétrie du bâti, Deluz (25)


L’écriture architecturale du bâtiment peut être plus ou moins banalisée ou empreinte de culture locale en fonction du choix des matériaux de construction. Néanmoins, on ne retrouve plus aucune similarité avec le corps de ferme. La composition de certains de ces immeubles est semblable, pour les plus petits, aux maisons de contremaître, à ceci près que l’immeuble est divisé en appartements et que les détails architecturaux sont peu nombreux et plus grossiers voire inexistants.

 

























 

8.

 

Les plus grands immeubles peuvent faire environ 16-20m de long et 7-10m de large. Ils ressemblent alors à des maisons de maîtres ou à des auberges.

Le type de toiture ne diffère pas selon les régions mais en fonction de la taille du bâtiment et des moyens financiers engagés pour réaliser la construction. Ces constructions sont généralement couvertes par un toit en croupes ou demi-croupes. Ces formes de toit contribuent à donner une homogénéité à la construction.

 

Baume les Dames (25). Base Mérimée IA25000263 © Région Franche-Comté, Inventaire du patrimoine


























9. Baume-les-Dames (25)

 

 

A Deluz (25), on rencontre une forme particulière de cette typologie. Cinq immeubles ont été construits bout à bout et l’ensemble constitue une « barre ».

 

Croquis de la volumétrie du bâti, Deluz (25). Base Mérimée IA25000591 © Région Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

10. Volumétrie du bâti, Deluz (25)

 

Selon l’époque de construction et les matériaux utilisés, le bâtiment a un caractère plus ou moins rural. Ainsi, on remarquera la rationalisation, la systématisation et la régularité du plan et des façades pour les constructions les plus récentes.

 

Petits immeubles avec accès en pignon

 

La distribution des étages supérieurs se fait par l’extérieur. Un escalier longe le mur pignon et aboutit à une coursive extérieure qui se développe le long du mur gouttereau et dessert les entrées des logements. Les logements ont donc tous un contact immédiat avec l’extérieur.

Schéma de distribution de l’étage 12. Schéma de distribution de l’étage

 

De volumétrie simple, ces bâtiments sont généralement longs, étroits et peu hauts (un étage, plus rarement deux). Ils réunissent, sous un toit à deux pans, des logements traversants, quasi-identiques, répétés et mis bout à bout perpendiculairement au mur gouttereau qui est de fait la façade principale de la construction.

 

Mélisey. Base Mérimée IA70000126 © Région Franche-Comté, Inventaire du patrimoine






















13. Mélisey (70)

 

 

Souvent et probablement en raison du climat, la coursive n’est plus extérieure. L’escalier le long du pignon aboutit à un couloir intérieur qui dessert les logements.

  Distribution de l’étage par un escalier extérieur puis par un couloir, La Longine (70). Base Mérimée IA70000117 © Région Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

14. Distribution de l’étage par un escalier extérieur puis par un couloir, La Longine (70)

 


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