[...] En prenant une direction méridienne franche, elle se complique de plusieurs chaînons et dépressions parallèles relativement amples. Cet ensemble intègre le faisceau de Quingey qui se termine un peu plus au sud, dans le département du Jura, avec le Mont Poupet (855 m). Les trois sous-ensembles de cette entité sont facilement identifiables. Entre Quingey et Rennes-sur-Loue, la vallée est asymétrique, bien cadrée par les anticlinaux tendus et parallèles du faisceau, dont la hauteur s’échelonne entre 250 et 580 m. La rive droite, de faible largeur, est dégagée. La rive gauche, beaucoup plus large, ascendante et mouvementée, comprend de nombreux boisements linéaires et bosquets.
Ensuite, la Loue s’ouvre un passage vers le Val d’Amour, en franchissant les chaînons du relief entre Rennes-sur-Loue et Champagne-sur-Loue. Le large fond de vallée consacré aux prairies et aux cultures dégage la vue qui porte sur l’enfilade des versants et des crêtes boisées encadrantes.
Dans ce contexte, le fond de vallée et le cours de la rivière sont largement accessibles au regard et forment des éléments structurants forts du paysage.
Espaces urbanisés
Organisés en ensemble resserrés et homogènes, les villages s’implantent sur les contreforts des reliefs, aux points de passages naturels. Villages vignerons jusqu’au XIXe siècle (Buffard en est l’exemple type), ils en présentent les signes distinctifs, très peu altérés : maisons hautes et resserrées, rues et ruelles étroites, en pente, forte présence de la pierre, murs et murets de pierres sèches. De nombreuses maisons bourgeoises et châteaux (à Arc-et-Senans, château de Roche XIIIe – XVIIIe siècle, château d’Arc XVIIIe siècle, inscrits), donnent à ce paysage soigné un attrait incontestable, malgré la disparition de la vigne.
Quingey, chef lieu de canton, bourg rural fortifié au XIIe siècle, occupe le point de passage sur la Loue en direction du sud. Ses très beaux bâtiments anciens montrent la richesse passée (château Calixte II du XIIIe siècle, inscrit). Quelques vestiges d’industries implantées dès le Moyen-âge au bord de la rivière, subsistent encore. La Loue et ses berges, le barrage, le pont, sont site inscrit.
Cette sous-unité comprend également un édifice architectural majeur : la Saline d’Arc-et-Senans, produit d’une des périodes les plus illustres de l’architecture française. A la fin du XVIIIe siècle, le célèbre architecte Claude Nicolas Ledoux implante la Saline à Arc, en utilisant l’eau salée provenant de Salins-les-Bains par une canalisation longue de 21 km. Ce projet d’urbanisme rationnel, organisé en demi-cercle à partir de la maison du directeur, est aujourd’hui classé patrimoine mondial de l’UNESCO.