L’occupation du sol de cet ensemble devient très hétérogène. La présence des massifs boisés, répartis en taches de plus ou moins grande importance ou en éléments linéaires bordant le parcellaire, induit nombre de ruptures dans le paysage. Le mode d’exploitation agricole combine également des éléments disparates. De ce fait, l’ampleur des vues se réduit. Celles-ci s’organisent à partir des terroirs villageois pour se fermer sur les lisières proches.
Les éléments de relief encadrants et plus lointains, tout en restant présents, sont moins systématiquement atteints par le regard. Il en va de même pour l’eau qui entre pour une part réduite dans la composition visuelle des paysages, sauf au voisinage des plans d’eau de sablières fréquemment bordés de franges discontinues de saules, peupliers et aulnes. A Avilley, par exemple, l’exploitation des alluvions anciennes remonte au XVIIIe siècle, le sable servant alors au moulage des produits de forge.
Espaces urbanisés
Le fractionnement du paysage confère aux villages un caractère intimiste qui semble figé dans le temps, loin de la poussée constructive rencontrée dans la sous-unité « De Jallerange à Devecey ».
Cette tranquillité renforce la surprise de la découverte d’édifices isolés, comme à Rigney où le château de la Roche, dont les plus anciens éléments remontent au XVIe siècle et inscrit à l’inventaire des monuments historiques ; domine le grand paysage.
Dans les villages, les châteaux (comme celui d’Ollans, du XVIIIe siècle, inscrit), les églises, les mairies, les écoles, les bâtisses traditionnelles réhabilitées, et toujours les édifices liés à l’eau constituent autant de sujets d’un patrimoine remarquable.
Ces bâtiments sont parfois combinés de manière singulière, comme les mairies-lavoirs, patrimoine très fréquent dans cette sous-unité de paysage. Les murs en pierres sèches, couverts de mousses, sedums et chélidoine, souvent soulignés au pied de balsamines, structurent fréquemment l’espace public. Si celui-ci se limite souvent aux rues qui distribuent le centre des villages, il bénéficie parfois, comme à la Tour-de-Scay, de vues amples sur un parcellaire intra-muros occupé par des vergers et des prairies.