[...] A l’ouest, elle se rattache à la plaine doloise, dans le département du Jura. L’élément distinctif majeur de ce sous-ensemble tient au caractère urbain et rurbain du paysage lié à la présence de Besançon. Cela se traduit d’abord, dans le mode d’occupation du sol, par la densité forte de bourgs et de villages ramifiés en lotissements. Le phénomène se confirme à l’analyse de la composition visuelle du paysage. Celui-ci intègre des constructions dans la quasi-totalité des vues qu’il délivre sur toute la zone. Marnay, en territoire haut-saônois, au bord de la partie occidentale de cette sous-unité, fait figure de petit centre urbain ; il draine encore aujourd’hui les quelques industries de la région.
Cette partie basse de la vallée, où la topographie est plutôt calme, est propice à la culture des céréales, notamment à celles du maïs et du colza, concentrées dans la plaine alluviale. La forêt, présente essentiellement sur les parties hautes des collines encadrantes, complète et structures la composition des panoramas. Secondairement, les cartes d’ampleur et de soumission induisent une distinction entre les rives immédiates de l’Ognon où les premiers plans sont largement dégagés et le rebord de la vallée où les vues se ferment à mesure que la forêt étend son emprise. Les méandres de la rivière sont de faible amplitude jusqu’à Emagny et plus importants ensuite jusqu’à Voray-sur-l’Ognon.
Espaces urbanisés
Le relief doux et vallonné de la vallée rend la rivière peu perceptible. L’habitat ancien, principalement regroupé en villages, a malgré cela reconnu la structure de la vallée en s’installant toujours sur les contreforts des reliefs qui la limitent, à l’abri des inondations et en profitant au mieux des orientations.
Les ruisseaux de Recologne, de Noironte, La Lanterne, principaux affluents de l’Ognon constituent autant de lignes fédératrices dans l’implantation des villages.
Ce rapport privilégié au site est de plus en plus brouillé par les constructions récentes qui gagnent aussi bien les crêtes que le fond de la vallée, dans des proportions qui sont fonction de la proximité de Besançon.
A la rivière s’attache la rare mémoire de l’industrie ancienne : moulins, barrages, gravières, papeteries de Geneuille, le plus souvent en état de délabrement.
L’eau est encore présente par les nombreuses fontaines et lavoirs. Le patrimoine rural s’enrichit également de la présence assez fréquente de châteaux inscrits à l’inventaire : Jallerange (XVIIIe siècle, parc classé), Burgille (XVe), Recologne (XVIIe et XVIIIe siècle), Chevroz (XVIe), Chevigney-sur-l’Ognon (XIXe siècle). Le plus remarquable est celui de Moncley, classé monument historique. Autour de ce château et de son parc, l’ensemble du territoire communal est en site inscrit. Si le patrimoine rural des XVIIIe et XIXe siècles domine encore dans la plupart des villages, deux vagues d’habitat individuel modifient cette perception : les villas secondaires du début de siècle liées à l’arrivée du « tacot » au début du XXe siècle, et l’actuelle expansion du bâti pavillonnaire.