Paysages
L’expression de grands vaux prend ici tout son sens à travers la longue dépression qui court sur tout le flanc nord du pli majeur « Risoux-la-Joux Devant » avec lequel elle forme le binôme classique synclinal-anticlinal. Il ne s’agit pourtant pas d’une simple gouttière ; elle est affectée par de nombreuses rides et dépressions secondaires qui sont liées à des replis dans le soubassement rocheux et qui sont retaillées par l’action glaciaire. En effet, la plupart des surcreusements ont été colmatés par des dépôts au moment de la fonte des glaces. Des lacs et des tourbières se sont installés ensuite dans ces bas-fonds où les froids extrêmes sont habituels en hiver. Comme cet ensemble fut largement défriché, les vues sont amples : marais et plans d’eau en contrebas, prairies sur les rides et ressauts topographiques, habitat aux formes lâches et enfin, versants en forêts sur les plans lointains.
Le lac de l'Abbaye
Le val de Saint-Laurent-en-Grandvaux présente un paysage ouvert où de nombreux villages alternent avec des bosquets, des lambeaux de friches ou des tourbières. Le lac de l'Abbaye se cale contre la forêt de la Joux.
Espaces urbanisés
Les villages sont constitués d’une succession de hameaux, le long de la route principale dans l’axe de la combe ; ils sont complétés de nombreux « écarts » (fermes isolées). Le bâti est implanté à flanc de coteau, au-dessus du fond de vallée consacré aux pâturages ou occupé par des lacs et tourbières.
Les bâtiments publics : églises, mairies-écoles, sont localisés dans le hameau principal, « centre » de l’agglomération ; ils sont monumentaux, à l’échelle des communes et dominent souvent les constructions ordinaires.
A l’exception de Saint-Laurent-en-Grandvaux où les maisons de ville s’alignent en bande le long de voies, le bâti rural est discontinu, composé de vastes fermes indépendantes, souvent jumelées par le pignon ou groupées par trois ou quatre. Elles sont de type pastoral, à deux écuries dont les portes sont souvent cintrées ; une cinquième travée, la remise, complète l’ensemble.
Le volume est simple et haut (deux niveaux entiers), les toitures de tuiles rouges brique sont peu pentues, à demi-croupes. L’habitation est vaste, elle occupe deux niveaux entiers et s’éclaire largement en pignon.
L’adaptation à un climat rigoureux entraîne des solutions techniques originales : les pignons s’avancent sur la façade pour former l’avant-couvert ou « coches » et la protège des vents ; la façade exposée à la pluie est protégée d’un bardage – les « tavaillons » font place à des plaques de tôle emboutie -, les fenêtres sont abritées par des auvents de ce même matériau.