Paysages
La Bresse des étangs
Dans cette partie de la Bresse, les vues sont confinées à l’extrême. La topographie confuse qui s’installe aux dépens d’un substrat imperméable a entravé le drainage et facilité le piégeage des eaux en faveur d’une myriade d’étangs créés ou entretenus par l’homme. Le plus souvent, la forêt vient au contact immédiat du plan d’eau et bloque ainsi toute échappée de la vue. L’étreinte forestière se desserre quelque peu à la faveur de villages en clairière mais le contour chantourné des lisières toutes proches et le modelé de détail du relief gardent au paysage un caractère cloisonné. Seule la vallée de la Brenne, par l’axe d’organisation du paysage qu’elle crée, dégage des vues plus longues qui rappellent celles de l’Orain ou de la Cuisance.
Il faut noter que la carte de composition visuelle du paysage a laissé échapper une grande partie de la réalité sensible du paysage liée à l’eau. En effet, le protocole d’élaboration de Corine Land Cover prévoit que tout élément de taille inférieure au quart de km2 n’est pas retenu ; de ce fait, les étangs n’apparaissent pas puisque individuellement, ils n’ont pas la taille requise. Le défaut d’information qui en résulte n’est pas dû au principe technique de confection de la carte mais à la qualité des données qui, en cette circonstance particulière, n’est pas suffisante pour appréhender le paysage à cette échelle.
La vallée de la Brenne
Le versant situé sur la rive droite de la Brenne, en aval de Sellières, contraste avec la Bresse. Les collines encapuchonnées de feuillus cassent la topographie plane de la plaine. Les prés entrecoupés de parcelles de cultures sont les objets les plus fréquents tandis que la vue accroche Sellières et Toulouse-le-Château.
Espaces urbanisés
La Bresse des étangs, très homogène dans sa géographie, présente un habitat de transition dont les caractères bressans s’affirment à mesure que l’on se dirige vers l’ouest.
Si les bâtiments publics, églises, mairies-écoles, sont majoritairement en pierre, les matériaux et dispositifs bressans (pans de bois et remplissages de briques enduits la plupart du temps, auvents, portes de granges aux linteaux droits, puits, mare etc.) marquent l’architecture rurale qui est beaucoup moins massive : bâtiments moins épais et plus allongés, sans étage, avec des toits longs et pentus, avec croupes ou demi-croupes en pignon, qui marquent le paysage par leur orientation nord-sud très systématique. La morphologie des villages est beaucoup moins marquée car elle s’organise sur un maillage complexe de voies secondaires.
Le bâti est plus éparpillé : un « centre » regroupe les équipements publics autour d’un assez vaste espace qui a souvent été « gagné » sur un étang remblayé. Les fermes constituent de nombreux hameaux de plus en plus épars jusqu’à l’isolement complet.
On ressent très fortement le caractère individualiste de cette région qui était impénétrable jadis et où l’on vivait de la polyculture en autarcie, chaque exploitation de faible dimension constituant un écosystème, en totale osmose avec son milieu.