Cette maison paysanne est la plus répandue en Franche-Comté. Elle se caractérise par trois travées perpendiculaires au mur gouttereau, lisibles en façade par la typologie des ouvertures : la porte et les fenêtres d’habitation, la porte de grange et la porte d’écurie. Le volume, de base rectangulaire, n'est ni évidé, ni agrémenté d'ajouts.
La ferme bloc à trois travées de volume simple est la définition première de la ferme bloc. Il s'agit d'un volume compact, rassemblant sous un même toit les fonctions nécessaires à la vie d'une famille et dont les travées sont visibles en façade (le mur gouttereau) par leurs ouvertures caractéristiques. Elle n'a pas de volume évidé (contrairement à la ferme à chari en Haute-Saône), n'a pas non plus de volume ajouté (ce qui la distingue de la ferme en équerre par exemple).
Illustration 11. Une ferme de polyculture de volume simple, Annoire, Jura. De gauche à droite : travée de grange, écurie, travée d'habitation. La seule démarcation entre partie agricole et partie habitable est l'avancée de toiture.
Elle a généralement trois travées (habitation, grange et écurie), elle peut aussi en avoir plus, dans le cas d'une extension, mais elle peut aussi n'en avoir que deux, par manque de moyens ou car la troisième travée n'est pas nécessaire à une exploitation spécifique.
Illustration 12. Une ferme de polyculture à deux travées, Broissia, Jura. Il n'y a pas d'écurie.
Le stockage des récoltes se fait dans les greniers et/ou fenils qui peuvent être accessibles depuis l'extérieur par une porte ou une fenêtre à l'étage (voir l'onglet "Ouvertures"), la plupart du temps, un treuil complètera ce dispositif. De nos jours, le treuil est souvent gardé pour le côté pittoresque, mais la grange est réhabilitée en habitat, il est donc difficile de trouver une baie de ce type servant encore à sa fonction première. Cette ouverture au premier étage peut aussi se manifester par une lucarne, avec ou sans treuil.
Illustration 13. Lucarne et treuil destinés au stockage du foin, Peintre, Jura.
Lorsque la ferme est implantée dans une côte, la lucarne devient alors une porte s'ouvrant sur la rue, parfois suivie de quelques marches pour atteindre le niveau de la chaussée (Illustration 14). L'habitat s'adapte à la topographie sans pour autant changer sa volumétrie (Illustration 15).
Illustration 14 (gauche). Saint Jean d'Etreux, Jura.
Illustration 15 (droite). Coupe de principe sur la sortie de grange sur rue haute.
L'habitation n'occupe généralement que le rez-de-chaussée mais il arrive qu'elle se développe également à l'étage, la ferme reste alors un bloc compact mais de plus grande volumétrie (Illustration 16). Le volume de grenier est alors plus grand (Illustration 17).
Illustration 16 (gauche). Maison bloc à habitation sur deux étages, Pusy, Haute-Saône..
Illustration 17 (droite). Le deuxième étage se partage entre une grange très haute et l'habitation, Senaud, Jura.
Le toit a une importance capitale dans la volumétrie générale du bâtiment, c'est lui qui va lui donner ses proportions et ainsi distinguer les fermes selon leur région d'appartenance. Par exemple, en Bresse Jurassienne, il s'agit d'un toit très bas, qui donne à la façade un rapport 1/1 entre le toit et la façade ou un tiers / deux tiers pour le toit, en Petite Montagne, dans le Jura, ce sera plutôt un rapport un tiers / deux tiers pour la façade.
Cette unité paysagère est une vallée fluviale, qui se caractérise par des changements de reliefs importants. Les fermes de polyculture s’alignent en mitoyennetés le long d’une rue principale. Le faisceau de Quingey a un relief peu accidenté, et les villages disposent de quelques pâtures. Certaines fermes n’ont que deux travées, elles se développent sur un plan rectangulaire ou carré, sur un ou deux niveaux. L’habitation est mitoyenne à la porte de grange. La travée agricole se compose d’un espace de stockage et au fond d’une petite étable. Ces fermes peuvent appartenir à des paysans moins riches et/ou travaillants comme ouvrier pour une exploitation plus importante.