Cette maison paysanne est la plus répandue en Franche-Comté. Elle se caractérise par trois travées perpendiculaires au mur gouttereau, lisibles en façade par la typologie des ouvertures : la porte et les fenêtres d’habitation, la porte de grange et la porte d’écurie. Le volume, de base rectangulaire, n'est ni évidé, ni agrémenté d'ajouts.
Devant la maison, sur le mur gouttereau, un espace est laissé libre, protégé ou non par une avancée de toiture, c'est la cour agricole ou l'usoir (Illustration 5). Cet espace libre de travail et de stockage (fagots de bois, fumier, matériel, etc.) est aussi un lieu de séchage des panouilles de maïs par exemple. La maison est ainsi en recul de la rue, mais l'alignement avec ses voisines se fait dans la plupart des cas.
Illustration 5. La "cour agricole" ou usoir.
Ces fermes peuvent avoir différentes manières de s'implanter sur la voie, mais la plupart du temps, elles seront parallèles à la rue et placées de façon discontinue (Illustration 6).
Illustration 6. Plan le plus courant d'un village de fermes de polyculture.
Dans certains villages, ces fermes se regroupent (par 3 ou par 5 en général), le plan de ville est ainsi créé par des blocs de maisons. Ces maisons peuvent aussi être mitoyennes et ainsi former de longues rues. Parfois, ces villages suivent l'orientation d'un cours d'eau ou d'un ancien glacier, et n'ont alors qu'une seule rue, bordée de maisons, on les appelle des villages-rue, c'est le cas dans la Combe d'Ain, Jura (Illustration 7). Les cours sont ouvertes sur la rue, mais peuvent présenter des murs séparateurs entre chaque maison. La plupart du temps, ce sont des murs bas. Souvent les seules "respirations" dans de telles bandes sont les équipements (mairie, église, etc.).
Illustation 7. Plan d'un village-rue, exemple d'un village type de la Combe d'Ain.
Il n'est pas rare de trouver des fermes perpendiculaires à la rue, offrant ainsi une cour agricole entre l'avant de sa maison et le dos de sa voisine. Lorsque ces maisons se regroupent, le village semble offrir de nouvelles rues alors que l'espace ainsi créé est une propriété privée. Le paysage est tout de même très différent par rapport à une rue corridor.
Ci-dessous, une illustration de cette différence d'ambiances : à gauche un village-rue (Châtillon, Jura) et à droite un village où les fermes sont perpendiculaires à la voie (Villevieux, Bresse Jurassienne).
Cette unité paysagère est une vallée fluviale, qui se caractérise par des changements de reliefs importants. Les fermes de polyculture s’alignent en mitoyennetés le long d’une rue principale. Entre Jura et Besançon, certains villages sont implantés sur un relief moins accidenté et ils disposent de quelques pâtures. Certaines fermes n’ont que deux travées, elles se développent sur un plan rectangulaire ou carré sur un ou deux niveaux. L’habitation est mitoyenne à la porte de grange. La travée agricole se compose d’un espace de stockage et au fond d’une petite étable. Ces fermes peuvent appartenir à des paysans moins riches et/ou travaillants comme ouvrier pour une exploitation plus importante.
L'unité paysagère de la Petite Montagne se caractérise par une succession rapide de
vallées et coteaux orientés nord/sud. C'est la pente des toits qui opére une différence entre le Sud et le Nord.
Implantation du bâti
Les fermes suivent l'orientation de la vallée, toujours regroupées en bandes, dans des villages très denses. Elles se situent en bordure de rue.
Volumétrie générale
Exploitant un terroir pauvre, elles présentent des volumes réduits, trois travées peu profondes et un logement en rez-de-chaussée composé de deux pièces en enfilade. Les plus modestes n'ont que deux travées. le logement et la grange, l'écurie abritant quelques animaux est aménagée au fond de l'allée de grange.
Toiture
La petite Montagne est coupée en deux à la hauteur de Gigny-sur-Suran et d'Arinthod.
Au nord, la pente de toit est de l'ordre de 70%, les toitures sont à deux pans (voir l'onglet "Toitures"), parfois à demi-croupes sur les fermes en bout de bande ; la couverture est assurée par des tuiles plates, rouge ou rouge-brun.
Au sud, la pente est plus faible, de l'ordre de 50%, et les toits sont systématiquement à deux pans ; la couverture est en tuiles canal, rouge ou rouge-brun.
Abords et annexes
La cour, à l'avant de la ferme est peu profonde, ouverte et peut être considérée comme un trottoir ou une aisance.
Les sables locaux manquant de fines, la Petite Montagne est la seule région jurassienne à posséder des enduits rosés, car mélangés à des tuiles en argile pilées. Les pierres sont jaune-doré et apparaissent dans les encadrements.
Matériaux, textures et couleurs
La couleur jaune doré des pierres, au sud du secteur, apparait dans les encadrements des baies.
Les sables locaux manquant de fines, la petite Montagne est la seule région jurassienne à posséder des enduits rosés, car mélangés à des tuiles en argile pilées.